Règles typographiques : de Date à Dynastie

Date An, année, Calendrier républicain, Événement historique.

« L’Exposition de 37 ne pouvait pas être matériellement
un désastre aussi volumineux que Pearl Harbor. Mais
elle nous a fait à sa manière beaucoup de mal. »
Jules R
OMAINS, Examen de conscience des Français.

Dates « ordinaires »

•• Nom du jour en lettres (minuscule initiale), quantième du mois en chiffres arabes, nom du mois en lettres (minuscule initiale), année en chiffres arabes : son chien est mort le vendredi 4 septembre 1992 ; Joseph de Maistre est né le 1er avril 1753.
Hanse 1987, Impr. nat. 1990.
Quantième du mois et année en lettres dans la poésie, les actes notariés ou tout document dont la falsification serait regrettable.
Le vers libre admet sans peine l’exception à l’exception :
« En l’an 1769 un forgeron
Se fit sauter dans la redoute
De la Porta do Mar. »
Alain de GUELDRE, « Être roi des ténèbres : une réfutation »,
Discours sur ma mort dans les sables émouvants de la cité de Mazagan.
••• Dans le corps du texte — quel qu’il soit —, on n’abrège jamais le nom des mois.
Cette règle s’applique à la correspondance… [En réponse à votre lettre du 3-8-95] est par exemple un concentré d’entorses à la courtoisie et à l’orthotypographie.
Exception : les tableaux composés en colonnes étroites : 4 sept. 1992. Abréviations : janv., févr., avr., juill., sept., oct., nov., déc. (mars, mai, juin et août ne peuvent être abrégés). Dans les mêmes circonstances, les chiffres sont également admissibles : 04-09-1992.
Impr. nat. 1990.
Ramat 1994 {juil.}

À l’exception de sam. et de dim., les abréviations traditionnelles des noms de jours sont « théoriquement » fautives, car la coupure s’effectue entre deux consonnes (lun., mar., mer.) ou après une voyelle (jeu.). Comme elles sont parfaitement compréhensibles et d’un emploi très limité, on les absoudra volontiers.
¶ Dans les fichiers informatiques où les dates sont utilisées dans des procédures de tri, l’emploi des chiffres n’est bien sûr pas soumis aux mêmes restrictions. Toutefois, les programmeurs (ou les traducteurs) feignent trop souvent d’oublier qu’il est facile de proposer parallèlement à l’utilisateur un affichage « orthotypographiquement correct » des dates.


Remarques diverses

Le 1er février, le 2 mars, le 3 avril, le 4 mai, le 1er du mois, le 2 (le 3, le 4, etc.) du mois, mais le premier (le deuxième, le troisième, etc.) jour du mois.



Dates « particulières »

Voir : Événement historique.
••• Calendrier républicain (voir ce mot) : année en chiffres romains grandes capitales : le 5 brumaire an II.


De Particule


Décoration Croix.

Les distinctions civiles et militaires qui ont une hiérarchie — par conséquent, tous les ordres — appellent la majuscule initiale à la dénomination : l’ordre de la Légion d’honneur, la Légion d’honneur, un chevalier de la Légion d’honneur.
Les autres distinctions s’écrivent en minuscules : la croix de guerre.
Les mots qui exigent une majuscule initiale la conservent : la croix du combattant volontaire de la Résistance.


Dédicace Épigraphe.

1. Vocabulaire

Quelques mots manuscrits : un écrivain vient de dédicacer un exemplaire d’une de ses œuvres, un chanteur vient de dédicacer sa photographie. L’étude des dédicaces autographes relève de la sociologie, de la graphologie, de la psychiatrie ou de la bibliomanie, non de l’orthotypographie.

Quelques mots imprimés en tête d’une œuvre : grâce à cette formule d’hommage rédigée par l’auteur, l’œuvre est dédiée à un dédicataire (à une ou des personnes physiques ou morales, à un animal, à un objet, à une idée quelconque, etc.). Le texte ainsi dédié est soit l’ensemble d’un ouvrage (roman, recueil, etc., voir : § 2), soit un élément de celui-ci (poème, nouvelle, etc., voir : § 3). Le registre va de la délicatesse à la flagornerie.


2. Dédicace d’ouvrage

2.1. Dédicace brève.
Au
XXe siècle, dans la plupart des cas, la dédicace n’est qu’une courte formule :


À E. F.

À mon ami Pierrot

À Lucien Descaves.
Louis-Ferdinand C
ÉLINE, Mort à crédit.

À la corde sans pendu.
Louis-Ferdinand C
ÉLINE, les Beaux Draps.

Aux créateurs des petites voitures Dinky Toys, Jep, Schuco,
Meccano, Solido et autres — qui firent rêver mon enfance.
François N
OURISSIER, Autos Graphie.






¶ Elle est imprimée sur la belle page (page de droite) qui suit la page de titre. Composition centrée ou en drapeau. L’initiale minuscule du premier mot (à, au, aux, pour) est une fantaisie non conseillée.


à O. de L. L.


Jules ROY, la Vallée heureuse.





En grandes ou petites capitales, la composition centrée accentue l’effet d’inscription lapidaire :

À MON CHAT

À PIERRE ET PAUL






2.1.1. Point final.
L’usage le rend facultatif après les dédicaces courtes. Il est très recommandé dans les formules simples ayant une ponctuation interne :


À Paul, Émile et Victor Durand.






Il est obligatoire à la fin des phrases complexes (verbales ou non verbales) :


Au lecteur de mon précédent livre,
bien qu’il m’ait envoyé une lettre injurieuse.






Le point final impose la majuscule à la première lettre :


Pour Didier Lamaison.
À la mémoire de John Kennedy Toole,
mort de n’avoir pas été lu,
et de Vassili Grossman,
mort de l’avoir été.


Daniel PENNAC, la Petite Marchande de prose.





L’inverse n’est pas vrai :


À mes camarades
de la bataille de Teruel
André M
ALRAUX, l’Espoir.







2.1.2. Romain ou italique ?
Nécessaire dans une dédicace « partielle » qui précède immédiatement le texte (voir : § 3), l’italique est moins justifié dans une dédicace d’ouvrage composée en belle page. La dédicace n’est pas une citation (voir : Épigraphe), elle est écrite par l’auteur.
Les adversaires du romain invoquent le fait que la dédicace n’appartient pas au corps même de l’ouvrage.
Certes, et c’est visible : elle a, en principe, droit à une page particulière, elle est parfois suivie par un avertissement, un avant-propos, une préface…
L’italique est ici un pléonasme typographique. En outre, si ce critère était recevable, il y aurait tant d’éléments à mettre en italique que celui-ci perdrait toutes ses vertus.
Gouriou 1990, Impr. nat. 1990.

2.1.3. Signature.
Une courte dédicace d’un auteur unique n’a pas à être signée. Le lecteur moyennement fin comprendra qui l’a écrite.
Toutefois, lorsqu’une formule vient préciser les raisons de l’hommage, il est fréquent de la faire suivre du nom de l’auteur, éventuellement réduit aux initiales.
S’il y a deux auteurs, une formule commune fera l’affaire mais chacun peut s’offrir une dédicace individuelle, qui sera nécessairement signée (initiales).
Au-delà de ce nombre, si l’on tient à dédier l’œuvre sans effet comique indésirable, une dédicace collective s’impose.
Belle dédicace de Roger Martin du Gard, à comparer avec celle de Marcel Proust, voir : § 5.2.

Je dédie
L
ES THIBAULT
à la mémoire fraternelle
de
PIERRE MARGARITIS
dont la mort, à l’hôpital militaire,
le 30 octobre 1918,
anéantit l’œuvre puissante
qui mûrissait dans son cœur
tourmenté et pur.

R. M. G.








2.2. Les longues dédicaces, les adresses (voir : § 4) interminables, les épîtres dédicatoires en vers (Jean de La Fontaine, Fables) ou en prose (Pierre Corneille, Cinna ; Gérard de Nerval, les Filles du feu) furent jadis prisées, voire nécessaires. Elles respectaient les règles de leurs genres respectifs.
Les « grandes » dédicaces (à proscrire si la grandeur s’y cantonne, désespérément étrangère au reste de l’œuvre) sont encore employées ; elles n’obéissent à aucune règle précise *… C’est le privilège du talent ou de l’audace, le risque de la présomption. Composition centrée, ou en pavé, ou en drapeau (fer à droite ou à gauche), alternance de grandes, de petites capitales, de bas de casse, signature… Classiques du genre : l’Enfant (Jules Vallès), les Fleurs du mal (Charles Baudelaire), Jeanne d’Arc (Charles Péguy).
* ¶ Une seule règle… : la composition doit trancher nettement avec celle du texte courant (corps, interlignage, justification). C’est peu demander. C’est encore trop pour beaucoup d’éditeurs. Voir, par exemple, la composition misérable de la célèbre dédicace de Benoîte Groult pour Ainsi soit-elle (Grasset, 1975).

Il en est aujourd’hui de très belles :

J’ai pour ami, depuis longtemps, un honnête homme, qui aurait fait davantage honneur à son destin en se faisant la nette crapule que tout en lui l’invitait à devenir. Mais non. Pourtant, tout en lui y était : souplesse, inventivité, prestesse, rareté, courage, et l’aisance exclusivement déployée aux extrêmes. Or, de la parfaite ordure que tous ces dons profilaient, rien : il est le cœur complet, et ce en coupe comme au suivi. C’est même à peine si, devant les laborieux poseurs de mort qui promènent partout leur dard de trop, soucieux comme porcs au sommet de mettre les petits néants dans les grands, il ricane. À ce miséricordieux-là, je dédie ce que j’aurais dû comprendre.


Marc WETZEL, la Méchanceté.






3. Dédicace limitée

Les parties d’un ouvrage dédié à X peuvent être dédiées à Y ou Z. Théophile Gautier est le dédicataire « général » des Fleurs du mal, mais Charles Baudelaire a dédié « la Mort des artistes » à Félix Nadar et « les Sept Vieillards » à Victor Hugo.
¶ Dédicace entre le titre et le début du texte (ou entre le titre et l’éventuelle épigraphe) : alignement à droite, rentré d’un cadratin. Italique indispensable.
La dédicace constitue parfois le titre même d’une œuvre. Exemples par dizaines chez Paul Verlaine (Amours, Dédicaces, Invectives, etc.). Toutefois, dans bien des cas, ces « titres-dédicaces » sont des adresses, parfois associées à de « vraies » dédicaces… :


AU COMPAGNON LARTIGUE

pour Henri Cholin

Vous qui ne connaissez de brigue
Que la seule briguedondaine […]








4. Adresse

L’adresse liminaire, même brève, n’est pas une dédicace :


À celui qui lit mes livres,
je dis : continue.








5. Considérations diverses

5.1. Regrets.
L’un des grands romans du siècle (Albert Cohen, Belle du Seigneur) est certes précédé d’un « À ma femme » que je me garderai bien de critiquer, pas plus que le « À mon père » de Mangeclous. Toutefois… dans certaines formules, qu’il soit fondé ou prématuré, délibéré ou involontaire, l’effet « fleurs et couronnes » semble inévitable :


À mes parents.







5.2. L’excès de gratitude engendre parfois un effet d’atténuation :


À monsieur Gaston Calmette
Comme un témoignage de profonde
et affectueuse reconnaissance.
Marcel P
ROUST







Proust ajoute et signe une formule de politesse qui diminue la portée de sa dédicace. Elle n’est pas inscrite dans l’éternité du livre mais sur une carte glissée dans un bouquet, par « reconnaissance ». Le lecteur est autorisé à lire de la correspondance privée. Réduite à sa seule première ligne, la dédicace de Du côté de chez Swann aurait eu un autre poids.


6. Une dédicace peut contenir une citation

J’aurais pu dédier ce livre :


« À toutes celles et à tous ceux qui auront vécu
leur vie humaine » en écrivant pour l’autre.







La première partie de la phrase est une citation de Charles Péguy.


Degré Point cardinal.

Pas d’espace entre le nombre et ° : Cette eau-de-vie titre 43°.
Espace insécable entre le nombre et °C, °F, °R : L’eau bout à 100 °C mais à 35 °F, on se les gèle.


Deleatur Correction.

Mot latin signifiant « qu’il soit effacé ». Signe de correction typographique indiquant une suppression à faire.

 

Bien qu’en remontant aux origines on puisse leur trouver une justification, toutes les définitions qui précisent que ce signe « est en forme de… » sont aujourd’hui malencontreuses, car une des qualités requises pour un « bon deleatur » est précisément qu’il ne doit ressembler à aucun autre signe. Ça évite les confusions. C’est fait pour.
Guéry 1990, Robert 1985, 1993 [signe ressemblant à un delta grec minuscule (
)] ; Académie 1994 [delta inversé].

Deleatur est un nom masculin invariable. L’absence d’accent ne l’a pas empêché de fournir le joli verbe déléaturer.
Académie 1994, Girodet 1988, Larousse 1885 à 1999, Lexis 1989, Littré 1872, Robert 1985, 1993.
Conseil sup. 1990, Guéry 1990, Le Beau-Bensa & Rey-Debove 1991{un déléatur, des déléaturs}. Hachette 1995 donne le choix quant à l’accentuation mais maintient l’invariabilité.
Remarque. — L’accentuation et la marque du pluriel n’ont rien d’inadmissible, elles sont même souhaitables, mais il serait présomptueux de préconiser des graphies non retenues par la quasi-totalité des lexicographes actuels… Pour être honnête, une autre raison, à peine avouable, m’incite à demeurer fidèle aux deleatur : Le Beau-Bensa & Rey-Debove 1991 demande le maintien des formes latines traditionnelles de certains mots lorsque « ces formes sont courantes dans un milieu restreint et compétent » ; comme il recommande concomitamment « déléatur, déléaturs », on est ravi d’apprendre que le milieu des déléatureurs est vaste et incompétent.


Département Pays.

« Depuis que j’ai aperçu vos jolis yeux (Calvados),
je ne vis plus et mon rêve serait de vous arracher
à la scène inférieure (chef-lieu Rouen) où vous
déployez tant de grâce (Alpes-Maritimes), et tant de
talent (Doubs) ; malheureusement, je ne possède
pas la forte somme (chef-lieu Amiens). »
Alphonse A
LLAIS, le Bec en l’air (Œuvres anthumes).

Départements français, noms composés

••• Majuscule, trait d’union.
Règle commune à tous les noms, français ou francisés, de divisions administratives : majuscule initiale à tous les substantifs et à tous les adjectifs. Les éléments, quels qu’ils soient — même la conjonction de coordination et —, sont reliés par un trait d’union : les Alpes-de-Haute-Provence, la Haute-Garonne, le département de Seine-et-Marne, les Deux-Sèvres, le Val-de-Marne.
L’élision élimine évidemment le trait d’union : le Val-d’Oise.
le Monde écrit souvent la [Seine Saint-Denis].
Pour d’évidentes raisons historiques et grammaticales (c’était un territoire), le Territoire-de-Belfort fut longtemps privé de trait d’union. C’est depuis longtemps (1922) un département à part entière : il doit être traité comme ses pairs.
Robert 1994.

••• Article.
Dix * départements français ont une dénomination officielle qui associe deux noms de cours d’eau coordonnés par et. Ils ne peuvent, en principe, être déterminés par l’article défini. Il s’agit des départements d’Eure-et-Loir, d’Ille-et-Vilaine, d’Indre-et-Loire, de Loir-et-Cher, de Lot-et-Garonne, de Maine-et-Loire, de Meurthe-et-Moselle, de Saône-et-Loire, de Seine-et-Marne, de Tarn-et-Garonne.
On ne devrait donc écrire ni [la Meurthe-et-Moselle] ni [dans le Loir-et-Cher], mais le département de Meurthe-et-Moselle et en Loir-et-Cher.
Girodet 1988, Grevisse 1975, Impr. nat. 1990, Thomas 1971.
Grevisse 1986.
* Jadis onze, avec celui de Seine-et-Oise.
Cette règle, qui peut entraîner des lourdeurs d’expression, n’est guère respectée : « Sa Majesté l’avait fait comte, pair de France, lieutenant-général et gouverneur de Paris, commandant la première division territoriale, c’est-à-dire l’Aisne, [l’Eure-et-Loir], le Loiret, l’Oise, la Seine, [la Seine-et-Marne] et [la Seine-et-Oise]. » – Louis ARAGON, la Semaine sainte.
Je n’ai aucunement l’intention de « corriger » Aragon… mais voici, à titre d’exemple, une solution qui aurait permis d’observer la règle : « […] territoriale, c’est-à-dire les départements de l’Aisne, d’Eure-et-Loir, du Loiret, de l’Oise, de la Seine, de Seine-et-Marne et de Seine-et-Oise. » C’est évidemment moins fluide…
Après la préposition de, Thomas 1971 et Berthier & Colignon 1991 considèrent que l’article est admissible devant une voyelle. Cela revient à créer une bien inutile exception à l’exception du « groupe des dix » pour les deux seuls départements d’Eure-et-Loir et d’Ille-et-Vilaine… Fruit de cette tolérance : comme toujours, un accroissement de la complexité des règles.

••• Loir (4 lettres) et Loire (5 lettres) sont associés à des noms d’autres cours d’eau qui comptent toujours le même nombre de lettres qu’eux : 4 et 4 : Eure-et-Loir, Loir-et-Cher ; 5 et 5 : Indre-et-Loire, Maine-et-Loire, Saône-et-Loire.
Berthier & Colignon 1991.


Divers

Le département de l’Agriculture, le Département d’État (États-Unis).


Dépôt légal Achevé d’imprimer, Colophon.

Sa mention, obligatoire, devrait figurer sur la dernière page imprimée (cette convention n’est pas toujours respectée).
« Dépôt légal octobre 1986 » ou mieux : « Dépôt légal : octobre 1986 ».


Deuxième Second


Deux-points Ponctuation.

« Virgules bleues ; points blancs ; points
d’exclamation jaunes ; tirets gris ; deux-points
mauves… Mauve : couleur qui ne commence
ni ne finit ; barrière à claire-voie entre les teintes ;
nuance flottante par excellence ; bac des teintes. »
Malcolm de C
HAZAL, Sens plastique.

Nombre

Nom masculin invariable : un ou le deux-points. Comme un deux-ponts, un trois-mâts, un quatre-quarts, etc.
Code typ. 1993, Drillon 1991, Dumont 1915, Fournier 1903, Frey 1857, Impr. nat. 1990, Larousse 1999, Leclerc 1939, Littré 1872, Perrousseaux 1995, Typogr. romand 1993.
Berthier & Colignon 1979, Boiste 1828, Doppagne 1991, Girodet 1988, Hanse 1987, Leforestier 1890, Richaudeau 1989, Sensine 1930 : {deux points}, sans trait d’union, forme concevable mais irrespectueuse de la tradition typographique, qui, en l’occurrence, n’est pas la moins pertinente.
Académie 1994, Amen 1932, Brachet & Dussouchet 1889, Colignon 1993, Gouriou 1990, Quillet 1946, Robert 1993 : [les] deux-points, forme la plus fâcheuse, car elle ne respecte rien de discernable.


Emploi

1. Le deux-points précède soit une explication, un éclaircissement, un exemple, une preuve, une énumération, soit une citation, un discours. « Je tiens ma franchise de mon grand-père Grane, le dentiste de Salt Lake City, celui qui fit rayer des grammaires américaines l’ignoble expression française : menteur comme un arracheur de dents. Général, je vous le demande : Aimez-vous au fond l’Empereur ? » – Jean GIRAUDOUX, Siegfried et le Limousin.

2. Plus rarement, le deux-points suit une énumération ou une citation. Veau, vache, cochon, couvée : les jeunes filles jadis avaient de l’ambition.

••• En principe, un seul deux-points est admissible au sein d’une phrase, et l’on évitera de recourir à ce genre de ponctuation, qui, ouvrant deux issues, crée un désagréable « courant d’air » : « “Pomme de terre” : ce syntagme signifie : “une pomme de terre”. » – Marie-Anne GREVISSE, La grammaire, c’est facile.
Amen 1932.
Dans la plupart des cas, il est facile de remplacer un deux-points surnuméraire par un autre signe de ponctuation, voire de le supprimer, car il est souvent inutile ou fautif : « “Pomme de terre” : ce syntagme signifie “une pomme de terre” ».
Toutefois, un certain nombre de signaux typographiques, propres à éliminer tout courant d’air, donc toute ambiguïté, autorisent l’emploi de plusieurs deux-points dans une phrase : point-virgule, guillemets, italique :
« Après la proposition : la vérité est une erreur nécessaire, nous trouvons cette autre proposition : l’art est une valeur supérieure à la vérité, qui est la conclusion de celles qui énonçaient que l’art nous empêche de nous abîmer dans la vérité ou l’art nous protège contre la vérité, ces propositions ayant toujours le même caractère pragmatiste que la proposition précédente […]. » – Pierre K
LOSSOWSKI, Un si funeste désir.


Composition

On évitera de confier au deux-points le soin de terminer une page impaire : chasser ou gagner.
Impr. nat. 1990.
Quand le deux-points annonce une énumération ou une citation sur plusieurs alinéas, il doit être immédiatement suivi du premier alinéa.
Amen 1932.
Dans une énumération en alinéas, chaque alinéa se termine par un point-virgule, sauf le dernier qui est ponctué par un point final.

La tradition française veut que le deux-points soit situé entre deux espaces égales.
Typographie soignée, voir : Ponctuation.


L’espace avant,
l’espace après un deux-points

À F.L.L.F., du 31 mai au 28 août 2000.
P. CAZAUX : En typo française, on considère que le deux-points est précédé d’une espace-mot car le signe relève autant de ce qui le précède que de ce qui le suit, tandis que le point-virgule, le point d’exclamation et le point d’interrogation appartiennent à ce qui les précède, et cette appartenance se matérialise par une espace plus étroite.
Yé né souis pas d’accord. Il est évident que les deux espaces ne sont pas de même nature, l’insécabilité de la première en témoigne. Leur égalité visuelle ne peut se fonder sur une prétendue « égalité sémantique ». Le deux-points « relève » davantage de ce qui le précède. La preuve : « Tu l’as sous les yeux. »
Une espace antérieure légèrement plus étroite que l’espace-mot est préférable au phénomène inverse. Sans aller (comme certains Romands…) jusqu’à la fine, évidemment. Kif-kif pour les espaces internes des guillemets français, le plus souvent trop grandes.
P. CAZAUX : C’est juste qu’on ne veut pas commencer une ligne par un deux-points.
Oui, mais pourquoi ? Certainement pas en vertu d’un principe qui interdirait de faire commencer une ligne par un signe de ponctuation ! Nombreux exemples sur demande.
Juste un… (Je suis pingre, ce matin.)
… histoire d’illustrer un peu la chose.
Non, c’est parce que le deux-points est fortement perçu comme une ouverture vers l’extérieur, et non l’inverse : il appartient davantage au premier élément qu’au second.
P. CAZAUX : Oui mais le deux-points est quand même plus égal que les autres. Il met en relation les deux membres de phrase ; les autres signes terminent la partie de gauche.
Si les signes de ponctuation ne permettent pas de souligner le sens, autant s’en passer, non ?
Je pense exactement le contraire. S’ils se contentaient de souligner le sens, nous pourrions nous en passer… Par chance (pour eux… et pour nous), ils peuvent faire beaucoup plus : il leur arrive de modifier le sens et même, dans certains cas, de le faire naître.
F. MOLINA : Ça se tient, mais je maintiens que n’importe quelle ponctuation se trouvant pratiquement à mi-chemin entre sa proposition d’attache et la suivante, à laquelle elle conduit, mais à laquelle elle n’appartient pas, est aberrante sur le plan de la syntaxe.
Évidemment, mais pourquoi me répondez-vous cela ? Nous sommes d’accord. Ne vous ai-je point écrit que les « immenses insécables […] sombrent dans la caricature » ? Inutile de les imiter.
N’oublions cependant pas le deux-points, que beaucoup placent entre deux espaces égales.
Or, il se trouve que je suis un des partisans de la dissymétrie (insécable antérieure légèrement plus faible que la justifiante postérieure).


Devise

Qu’elles soient exprimées en français ou dans une autre langue, les devises citées dans un texte se composent en italique (sans guillemets), et leur premier mot prend une majuscule initiale :
Erin go brah ! est la devise de l’Irlande, Eih bennek, eih blavek est celle de la Syldavie.
Je sème à tout vent et Nec pluribus impar sont respectivement les devises de Larousse et de Louis XIV.
A.E.I.O.U. (Austriæ est imperare orbi universo) n’est plus la devise de l’Autriche.
Je maintiendrai est encore celle des Pays-Bas.
Impr. nat. 1990, Ramat 1994.

Les noms communs assimilables à des symboles prennent la majuscule initiale, singulièrement dans les formules où ils sont juxtaposés ou coordonnés :
Liberté, Égalité, Fraternité (France).
Ordem e Progresso (devise positiviste du Brésil).

Les traductions présentées explicitement comme telles peuvent être composées en romain entre guillemets :
Uhuru na Umoja, devise de la Tanzanie, signifie « Liberté et Unité ». La Tanzanie a pour devise Liberté et Unité.


Dialogue

Dans les dialogues composés à la suite, le tiret marquant le changement d’interlocuteur ne doit jamais se retrouver en fin de ligne. Il est donc prudent de rendre insécable l’espace qui le suit.
Lefevre 1855.


De temps en temps, un ami venait et se campait sous la soupente. « Que fais-tu là, Jonas ? — Je travaille. — Sans lumière ? — Oui, pour le moment. » Il ne peignait pas, mais il réfléchissait.
Albert CAMUS, « Jonas », l’Exil et le Royaume.

Il gardait un sourire mauvais, conscient de son avantage. — « Sani est-il là ? » Il rigola et posa avec force un poing sur sa hanche : — « Sani ? pourquoi que tu veux le voir, Sani ? » — « Je dois le retrouver ici ; est-il là ? » — « Ah, tu dois le retrouver ici, Sani ? » Je reculai un peu, mais maintenant le sang me montait à la tête ; c’était le vertige qui précède mes colères.


Louis-René DES FORÊTS, les Mendiants.





Exemples de dialogues :


La vieille fille dévouée et son chien.
— Votre chien pue, mademoiselle, lui dit un monsieur.
— Non, monsieur : c’est moi.


Jules RENARD, Journal.

Comme ça, je suis arrivé que c’était déjà commencé.
En approchant je me dis :
— On se dispute.
On entendait gueuler le Boniface.


Jean GIONO, « Prélude de Pan », Solitude de la pitié.

Il sourit à Jacques, et soulevant le Berliner déplié qu’il tenait à la main, il demanda, en allemand :
— « Vous aussi, vous vous intéressez à la politique ? Étranger, sans doute ? »
— « Suisse. »
— « Suisse française ? »
— « Genève. »


Roger MARTIN DU GARD, l’Été 1914.

MOI


C’est comme le feu de l’amour, qui au ciel est jouissance et pour ceux qui attendent blessure qui purifie.
LUI

Alors, vous, vous savez ce qui se passe au Purgatoire ?
MOI

J’y applique ce que vous venez de me dire du jour qui vous blesse.
LUI

J’aimais la chose de Bergson. La lumière rouge, nous disait-il, qu’est-ce ? Quatre cent trillions de vibrations successives à la seconde, et qu’il nous faudrait vingt-cinq mille siècles pour percevoir comme distinctes.
Jean GUITTON, Dialogues avec M. Pouget sur la pluralité des mondes.







À Typographie, le 25 janvier 1998.
J.-D. RONDINET : Il y a deux catégories de présentation typo de dialogues, acceptées partout de nos jours :
1. « Je t’adore, mon amour !
— Moi aussi, ô mon oiseau des îles…
— Embrasse-moi ! »
2. — C’est encore moi qui ai fait la vaisselle ! — Oui, mais j’ai sorti le chien ! — C’est tout ? Glandeur ! Macho !
Le choix entre les deux sera fait une bonne fois pour toutes avant la composition d’un ouvrage, ou le lancement d’une collection. La Typo 1 est plus traditionnelle mais lourde à la compo et à la lecture ; elle sera réservée aux œuvres comportant peu de dialogues et aussi quand il y a des cas douteux et complexes : faux dialogues (entre l’auteur et lui-même), citations de dialogues, retours arrière, etc.
Cette Typo 1 permet éventuellement de ne pas passer à la ligne à chaque changement de locuteur, si la place est comptée (magazines). La Typo 2, plus moderne et pratique, c’est pour du « roman de gare » avec beaucoup d’échanges verbaux ou pour ce qui ressemblerait à de l’interview, à du « sur le vif ». […]
Pensez aussi que l’espace qui suit le « moins » doit être non justifiante, généralement un demi-cadratin. Cela pour des soucis d’alignement des premières lettres du dialogue, sur des justifs un peu courtes. Il faut éviter :
— C’est encore moi qui ai fait la vaisselle !
— Oui, mais j’ai sorti le chien !
C’esttout?Glandeur!Macho!
On a fait bien plus fort que Typo 1 et, bien sûr, que Typo 2… Accordez un coup d’œil, par exemple, à Martin du Gard… Ça nous donne :
— « Xxxxxx. »
— « Xxxxxx. » Xxxxxxx.
— « Xxxxxx », xxxxx.
— « Xxxxxx. »
C’est-y beau ? Ici, on peut parler de lourdeur, mais de lourdeur typographique uniquement. Cette incarcération de chaque réplique peut s’apprécier autrement. La littérature a ses raisons que la typographie ne connaît point.
À mon sens, Typo 1 (guillemets en début et en fin de dialogue) est la seule qui vaille en l’absence d’un parti exprimé par l’auteur.
La seule qui le mette en présence de ses insuffisances ou de sa nonchalance (ce qui, évidemment, n’est pas le cas de Flaubert…). La seule surtout qui permette d’éviter les ambiguïtés non préméditées.

À Typographie, le 8 avril 1999.
T. BARUCHEL : Je n’ai jamais bien compris s’il y avait une différence entre les deux façons d’introduire du discours direct dans un texte (guillemets ou tirets). Y a-t-il une règle précise ou non ?
Le discours direct ne se limite pas aux dialogues. C’est une évidence, mais je la rappelle car elle conditionne la suite…
S’agissant des dialogues insérés dans une narration (sinon on change de monde et de règles…), il y a aujourd’hui au moins deux conventions (avec de multiples variantes), mais les deux font appel aux tirets. Le choix — qui n’est donc pas entre tirets et guillemets… mais entre tirets seuls et tirets + guillemets — vous appartient. À mon avis, les guillemets sont indispensables. Pourquoi ? Précisément parce que si vous y renoncez dans les dialogues je ne vois pas ce qui pourrait justifier que vous les appeliez à la rescousse pour introduire un discours direct au sein d’une quelconque phrase narrative, or vous y serez plus que probablement contraints… (Faut être cohérent, le lecteur apprécie ça…)
En outre, les guillemets éliminent quantité d’ambiguïtés. Certains esthètes les trouvent lourds. Dans bien des cas, la légèreté de leur style rend l’objection divertissante. J’ajoute que, lorsque l’on sait où les placer, les guillemets sont peu nombreux : leur éventuel massacre de la vivacité du dialogue est donc une foutaise, un mauvais alibi (on devine à quoi).


Dicton Proverbe


Disciple Adepte


Division Coupure, Espacement, Trait d’union.

La division consiste à couper un mot plurisyllabique en fin de ligne afin de maintenir un espacement régulier. Ses règles sont exposées à l’article Coupure.


Un seul nom pour un seul signe

Dans le monde typographique perdure un archaïsme : on nomme encore division le signe que les grammairiens d’aujourd’hui et le reste de la population appellent trait d’union. Cette particularité lexicale, source de confusion pour les non-initiés, ne mérite pas d’être maintenue. Il s’agit du même signe graphique : le trait d’union. Il suffit de couper un mot composé pour s’en convaincre : un sous-[marin.
Si l’union permanente d’un mot composé et la division occasionnelle d’un mot en fin de ligne sont des opérations très différentes (orthographe-typographie), les rôles qu’y joue le trait d’union n’ont rien d’antithétique : il divise certes le mot en fin de ligne, mais il indique surtout que la fraction qui le précède est unie à celle qui figure au début de la ligne suivante. Ce n’est pas une hache, c’est un maillon. Cessons donc de l’appeler « division » (voir : Trait d’union).
Grevisse 1986.
Frey 1857, Gouriou 1990, Impr. nat. 1990, Lecerf 1956.


Ouvrages de référence consacrés à la langue

Attention ! Les lignes qui suivent — et qui contredisent en apparence celles qui précèdent — n’ont pas pour objet de mettre en cause le traditionnel double rôle du trait d’union. Le propos serait vain et stupide. Elles ne concernent qu’une catégorie très précise et très limitée de textes composés.
S’il est sain de ne donner qu’un nom à un signe graphique, il reste qu’un seul signe ne peut sans ambiguïté traduire deux opérations différentes (quoique n’ayant rien d’antithétique…). L’identité de forme est parfois fâcheuse dans les ouvrages didactiques. Reprenons l’exemple du sous-[marin. La coupure intervenant après le premier élément, rien n’indique au lecteur qui tente d’apprendre le français que le nom de cet engin submersible ne s’écrit pas [sousmarin]. À l’inverse, le même lecteur, face à la coupure anti[brouillard > anti-brouillard, sera peut-être tenté de croire que le trait d’union est nécessaire après le préfixe anti et écrira en toute occasion [anti-brouillard]…
Au début du
XIXe siècle, Girault-Duvivier 1838, que l’on se complaît aujourd’hui à faire passer pour un compilateur borné ou un chantre de la « Grammaire BCBG » (Catach 1989), l’avait bien compris qui employa deux signes distincts (« - » pour les coupures de mots composés, « = » pour les coupures ordinaires) : « Quelques personnes ont paru étonnées que j’aie adopté un double trait dans les mots qu’on partage à la fin des lignes, au lieu du simple trait que l’on y emploie ordinairement. […] Ainsi je garantis mon lecteur d’une faute grave, car c’est en commettre une que d’omettre le trait d’union, quand il est exigé, ou de s’en servir, quand il ne l’est pas. » L’idée — mais pas nécessairement le signe =, déjà chargé d’autres missions — mériterait d’être reprise dans les ouvrages de référence consacrés à la langue (même s’il est vrai que les éditeurs de dictionnaires s’efforcent énergiquement de limiter les coupures en fin de ligne).
Berthier & Colignon 1991 ont voulu améliorer le procédé en inversant les rôles des deux signes. Cela semble a priori judicieux, car le signe « = », qu’ils appellent « double trait d’union », remplit effectivement deux rôles dans un mot composé que l’on coupe en fin de ligne. En outre, ces coupures étant peu fréquentes, l’inopportune multiplication d’un signe non orthographique n’est pas à craindre. Le malheur, c’est qu’avec cette convention les seuls mots dont l’orthographe inclut un trait d’union le perdent. Les mots composés ( et les mots occasionnellement liés : « dit-il ») doivent préserver l’intégrité graphique de leur(s) trait(s) d’union ; c’est aux coupures ordinaires qu’il convient de réserver un signe qui se distingue subtilement du trait d’union. Le signe « ¬ » (dans un corps inférieur d’au moins deux points à celui du texte courant), un trait d’union légèrement « incliné » ou un tilde pourraient faire l’affaire (si l’on adopte cette convention, on renoncera aux polices dont le trait d’union est déjà incliné…).

anti[brouillard   >   anti¬
brouillard



ou anti[brouillard  >  anti~
brouillard



mais sous-[marin  >  sous-
marin



Doctrine Adepte.

« Toute doctrine qui n’est pas aussi
ancienne que la société est une erreur *. »
Paul B
OURGET, l’Étape.
* (Cette phrase est également une erreur.)

Par facilité, ce mot est employé ici dans une acception abusive, englobant des mouvements, comme l’expressionnisme, qui n’engendrèrent ou ne furent engendrés par aucune doctrine.
••• Comme leurs adeptes, les doctrines (religieuses, philosophiques, artistiques, politiques, économiques, etc.) ne méritent pas la majuscule initiale : l’existentialisme, l’impressionnisme, le libéralisme, le naturalisme, le socialisme, le surréalisme.
La règle s’applique aux mots dérivés de noms propres : le gaullisme, le marxisme, le thomisme, le voltairianisme.
Tassis 1870.
Les dénominations qui ne sont pas dérivées prennent la majuscule initiale : Dada, le mouvement Dada, mais le dadaïsme.


Doublon Bourdon, Coquille.

Tout tout élément d’un texte (mot, partie de phrase, phrase, alinéa, etc.) fautivement composé deux deux fois. Dans les ateliers, les récidivistes étaient vite qualifiés de « doublonnistes ».
Attention ! La répétition fautive de lettres au sein d’un mot n’est pas un doublon mais une faut
te d’orthoggraphe.
Par extension, les journalistes emploient également doublon pour désigner une information faisant double emploi avec une autre, dans des termes éventuellement différents mais dans le même numéro. Cette acception étendue a engendré le verbe « doublonner ».
Ne pas confondre doublon (serment-
serment), doublet (serment-sacrement), doublement (serment-assermenté).


Durée

•• Les nombres exprimant des durées simples ou imprécises se composent en lettres : Il lui fallut moins de dix secondes pour comprendre ; Je cours le marathon en quatre heures et demie ; Elle est partie depuis vingt-deux jours ; Ça dure depuis cinq ou six ans ; « Au bout de trente ans, le jeune roi d’Égypte était devenu vieux. » – Charles NODIER, les Quatre Talismans.
Impr. nat. 1990.


Dynastie Nom propre.

« Solidarité des Brunswick, des Nassau,
des Romanoff *, des Hohenzollern, des
Habsbourg, avec les Bourbons. Waterloo
porte en croupe le droit divin. »
Victor H
UGO, les Misérables.
* Aujourd’hui, {les Romanoff} > les Romanov.

« Si les Bourbons étaient revenus après la
Terreur, Louis XVIII n’eût pu régner sur deux
Frances irréconciliables. »
Jean G
UITTON, Discours de réception
à l’Académie française
.

••• Seuls les noms français prennent éventuellement la marque du pluriel.
Les numéros d’ordre se composent en chiffres romains grandes capitales : La XXe dynastie fut fondée par Ramsès Ier.
Impr. nat. 1990.