Règles typographiques : d’Incipit à Italiques


Incipit

Mot latin (« il commence ») francisé (un incipit, des incipits) désignant les premiers mots d’un manuscrit, d’un livre et, par extension, d’un texte quelconque.
Dans les ouvrages de poésie rassemblant de nombreux poèmes dépourvus de titre, une table des incipits est indispensable.


Incunable

Du latin incunabula (« langes, berceau, commencement ») : ouvrage imprimé avant 1500.


Index Abréviation, Bibliographie, Particule.

I. Problèmes généraux de classement
et de présentation

À Typographie, du 12 au 25 janvier 1998.
J. FONTAINE : La question devrait être posée à Alain LaBonté, qui fréquente, entre autres, la liste France-Langue et qui est une (sinon la) sommité internationale sur le sujet, puisqu’il est le père d’une ingénieuse norme de classement alphabétique et de tri qui est en voie de s’imposer dans l’industrie.
Oui, Alain est un type épatant, chaleureux et compétent ! Il apporterait beaucoup à cette liste, à commencer par des informations de première main sur Unicode…
J. FONTAINE : À titre d’exemple, voici une liste alphabétique conforme à la norme : @@@@@, 0000, 9999, Aalborg, aide, aïeul, air, Ålborg, août, caennais, cæsium, çà et là, C.A.F., Canon, cañon, casanier, cølibat, coop, co-op, COOP, CO-OP, Copenhagen, cote, COTE, côte, CÔTE, coté, COTÉ, côté, CÔTÉ, élève, élevé, Größe, Grossist, île, Île d’Orléans, lame, l’âme, L’Haÿ-les-Roses, McArthur, Mc Arthur, Mc Mahon, MÂCON, maçon, MODÈLE, modelé, Noël, NOËL, notre, nôtre, pêche, péché, PÉCHÉ, pécher, pêcher, relève, relevé, résume, résumé, RÉSUMÉ, révèle, révélé, vice-president, vice-président, vice-president’s offices, vice-presidents’ offices, vice versa, VICE-VERSA.
… Aussi, ne lui répétez pas que je ne suivrai pas la norme en voie de s’imposer dans l’industrie… D’abord parce que l’industrie ne m’intéresse pas… ensuite parce que c’est une norme de tri (donc un machin intermédiaire…), enfin parce qu’elle contredit sur des points essentiels l’ordre alphabétique, le seul qui vaille en matière d’indexation.
Cette norme est valable pour les documentalistes, les techniciens, les trieurs, les statisticiens, tout ce que vous voudrez, elle ne concerne pas véritablement ceux qui s’efforcent de publier de bons livres en français, avec de bons index. Enfin, c’est ce que j’espère, car je commence à être inquiet…
Inutile d’aller bien loin. Dans un dictionnaire ou un index, neuf mille neuf cent quatre-vingt-dix-neuf (en supposant que ce nombre idiot désigne ou détermine un machin quelconque, sinon que vient-il foutre dans une telle liste…) se classe à « N »… avant Nuit et Brouillard mais après le 1900 de Bertolucci ou le 1984 d’Orwell, qui se classent à « M »…
Donc, tout dépend de quoi l’on parle… Ce qu’il y a de terrible avec le mot « norme », c’est qu’il a tendance à amplifier l’extension de ce qu’il désigne…
A. LABONTÉ : Le classement d’annuaires et le tri sont deux opérations légèrement différentes.
C’est un « détail » que j’ai déjà évoqué… et la différence est si légère que je crois nécessaire de la souligner lourdement !
Autre exemple… Selon une norme de tri, Henri VI le Sévère sera classé après Henri II le Magnifique… Mais dans un dictionnaire encyclopédique bien conçu, ce sera l’inverse, car cet Henri VI est un empereur germanique et cet Henri II un roi de Castille et León…
Je ne conteste pas la validité des normes de tri… je m’inquiète du fait qu’elles puissent être confondues avec autre chose par les feignants ou les cancres ! Le boulot n’est pas terminé. Trier n’est pas ordonner… L’ordonnance varie selon le lieu, la langue, les traditions, l’idéologie et toutes ces sortes de choses humaines. Le tri est un processus bien utile, l’ordonnance est parfois une manifestation du libre choix.
Nous sommes évidemment d’accord sur ce point et même sur un autre qui n’a pas encore été abordé : qu’est-ce qu’on trie ? (Je n’évoque que ce que je connais, par exemple les index d’ouvrages édités.) Si c’est une liste sur laquelle aucun choix orthotypographique n’a été maîtrisé, cela ne servira pas à grand-chose…
Exemples : statut des particules françaises et étrangères, statut des titres d’œuvres…
Il y a deux ans, j’ai indexé un gros bouquin : 15 000 entrées d’index, essentiellement des titres et des patronymes. Quelques minutes pour effectuer un tri automatique. Des jours et des jours de boulot à la main pour mettre ça dans un ordre digne de ce nom… Ordem e progresso, comme disent les Brésiliens, qui jadis ont trop lu Auguste Comte…
D. PEMERLE : Exemples : le Viager, le Viagra, la Vidange, la Vie à Paris, la Vie aux champs, la Vie aux Champs-Élysées, la Vie zozotante, le Viêt Nam terre de contrastes, etc.
Ah… ben… désolé, mais je ne suis pas d’accord sur ce coup… Moi, dans un index, je classe ainsi : le Viager, le Viagra, la Vidange, la Vie à Paris, la Vie aux champs, la Vie aux Champs-Élysées, le Viêt-Nam terre de contrastes, la Vie zozotante, etc.
D. PEMERLE : Je ne me souviens plus quand on m’a transmis cette règle de l’ordre alphabétique, ni de qui je la tiens. Je vais essayer de la formuler. L’ordre alphabétique d’une succession de « mots » est déterminé par la place qu’occupent dans l’alphabet les lettres qui les composent. Un mot, c’est une succession de lettres plus une espace (qui fait que ce qui la précède est, justement, un mot).
Eh bien, je ne suis toujours pas d’accord… et je ne suis pas le seul ! Ouvre ton Robert des noms propres. Cherche à « roman ». Tu verras la succession suivante : le Roman bourgeois, Romanche, le Roman comique.
Prends maintenant le Petit Larousse : Roman bourgeois (le), Romanche, Roman comique (le).
Pour moi, la première « règle » est simple : les espaces, les apostrophes et les traits d’union, on n’en a rien à foutre ! Pas de quartier ! Après, ça se complique un peu, mais le gros est fait…
M. BOVANI : Je préfère un système qui permette de décider sans ambiguïté de l’ordre de classement…
Moi aussi…
M. BOVANI : Pas de quartier ?
Oc, oc, j’ai été un peu violent, mais tu aurais dû remarquer que j’avais pris la précaution d’écrire ceci : « Pas de quartier ! Après, ça se complique un peu, mais le gros est fait… » … car, après, effectivement, se pose le problème des homographes et des quasi-homographes… et bien d’autres encore *. Il ne s’agit pas d’éliminer les espaces, les traits d’union et les apostrophes ! mais de ne pas en tenir compte dans un premier temps (ce qui n’est pas la doctrine de Didier)… Ensuite, évidemment, tous ces signes sont discriminants dans le classement des quasi-homographes (comme les diacritiques, bien entendu).
* Oui, il y a quantité d’autres critères, selon le « genre » du classement… Par exemple, un Jean IV peut ici être placé avant un Jean III… alors qu’ailleurs il le suivra…
B. LEBIODA : Quitte à faire hurler quant aux pratiques des bibliothécaires et documentalistes, j’opte moi aussi pour la première version.
Si vous classez Viêt-Nam, terre de contrastes après Vie zozotante, pourquoi ne pas classer La Fontaine avant Lafayette ?…
En soi, vos pratiques ne sont bien entendu pas dénuées de « sens »… mais est-il indispensable qu’elles s’éloignent à ce point de ce qui se fait hors de vos murs ? L’usager (des dictionnaires et de vos catalogues…) a-t-il quelque chose à gagner dans cette diversité, dans ces contradictions, disons dans ce bordel… ? Ici, il prend la saine habitude de considérer que l’ordre alphabétique dépend essentiellement de la succession des signes alphabétiques… là, on lui explique qu’il n’en est rien… Avouez qu’il y a de quoi être perturbé… et de quoi se poser deux ou trois questions…
D. PEMERLE : Mais comment peux-tu espérer classer des mots si tu ne tiens pas compte de ce qui les fait mots, les délimite comme mots ?
Précisément parce que (dans les exemples cités), on ne classe pas des phrases… mais des mots, des locutions ou des expressions figées, des dénominations propres (y compris les titres qui s’analysent comme des phrases verbales…), bref, des unités (« lexicales », au sens large…) et non des structures (syntaxiques)… Tes délimiteurs n’ont pas à être pris en compte ici. Sauf à vouloir créer un bordel inextricable…
Ton système peut fonctionner dans un cadre cohérent (par exemple dans un index où ne figurent que des titres, ou dans une nomenclature homogène). Dès lors que tu dois classer des éléments disparates, tu ne peux plus l’appliquer systématiquement… Alors, autant ne jamais l’appliquer… et utiliser la seule méthode qui fonctionne toujours… Inutile d’imposer au lecteur des complications inutiles. Il y en a suffisamment d’indispensables…
D. PEMERLE : Attends, je parlais des titres d’ouvrage dans les dictionnaires qui s’y consacrent. Dans ce cas-là on a intérêt à voir en succession continue tous les titres du genre la Vie à, aux, de, de la, des, du, etc. Il me semble, à moi, qu’il y a gain d’information, de commodité de consultation.
J’ai des doutes… Prends le Dictionnaire des littératures de langue française (Bordas). Pour son index des œuvres, il emploie ta méthode… Résultat, il est contraint de consacrer des dizaines de lignes au « mode d’emploi » ! Précaution révélatrice, me semble-t-il…
De toute façon, lorsque la proximité de deux titres est un « gain d’information », elle est également assurée par un classement strictement alphabétique : je doute que l’oubli des espaces éloigne beaucoup À la recherche de Marcel Proust (Maurois) de À la recherche du temps perdu (Proust)…
D. PEMERLE : Tu auras remarqué qu’il y a des ouvrages avec plusieurs index : des noms de personnes : des titres d’œuvre, des notions ou des noms communs… Pas pour les beaux yeux du lecteur, mais parce qu’il y a des classements peu compatibles.
Nous sommes bien d’accord : il y a des « méthodes » de classement incompatibles… Au lecteur de se démerder avec trois index construits selon des méthodes incompatibles…
J. ANDRÉ : Ce midi j’ai eu l’occasion de chercher le mot portée dans le Robert (édition de 1966, en 6 volumes).
Voici les entrées que donnait ledit Robert : Porte-drapeau … Portée : cf. ci-dessous (après Porte-voix) … Porte-enseigne … Porte-voix … Portée …
Le Grand Robert est le dictionnaire le plus surévalué du siècle. À jeter d’urgence…
J. ANDRÉ : Que dit aujourd’hui le Robert ? Et les autres dicos ?
Le Petit Robert, qui est un des meilleurs dictionnaires du siècle, fait comme tous ses collègues sérieux… Il classe alphabétiquement… donc sans tenir compte des traits d’union…
J. ANDRÉ : En tout cas je retiens de ça que le Français (pardon le francophone) moyen ne sait pas comment classer les choses et que finalement la solution du Robert en 1966 (aider le lecteur) n’est pas trop idiote !
C’est précisément parce qu’elle engendre des hésitations que cette solution est complètement idiote !…
J. ANDRÉ : P.-S. Il y a beaucoup de vrais mots comme ça qu’on hésite à classer ?
Aucun ! Il suffit de connaître son alphabet dans le bon ordre : a, b, c, d, etc., ce qui est généralement le cas des lecteurs… Et là, aucune hésitation…

À Typographie, le 4 juin 2001.
F. PÉROTIN : Convient-il de faire une différence entre le traitement d’annuaires (plutôt importants) et celui des encyclopédies ou des dictionnaires ?
Bien entendu. Il convient même de différencier tout ce qui est différent… Ainsi, dans un dictionnaire encyclopédique (français) bien fait (c’est-à-dire visant et réussissant à faciliter les recherches du lecteur), le prénom (et la particule sauteuse) n’est pas la deuxième clé… Celle-ci n’a rien d’alphabétique… elle est numérique : c’est la date de naissance !
Machin (Paul) 1715-1788, Machin (Boris) 1812-1894, Machin (Arsène) 1902-1957.
Dans un index, la chronologie passe à la trappe, et c’est heureux : la recherche s’effectue sur un autre mode. Pour les annuaires, je n’ai pas d’avis : j’ignore tout de ce monde et de ses besoins. Autre exemple… Si, toujours dans un dictionnaire encyclopédique, tu souhaites trier certains prénoms, la première clé sera d’une nature très spéciale… Prends un machin aussi simple que « Jean »… On ne mélange pas les saints, les papes, les empereurs, les rois (de France, du Portugal…), etc. Même dans un index, y a pas intérêt à traiter « mécaniquement » les « Jean », les « Charles » ou les « Philippe »… Bref, ici comme dans tous les autres cas, la simplification du travail des professionnels (payés) ne devrait jamais être obtenue (et même demandée…) au prix de la complication de la vie des utilisateurs (payants).


II. Renvois à des numéros de page

À Typographie, le 14 avril 1998.
E. CURIS : Tartempion, 128 ou Tartempion 128. Si les deux sont « corrects », petit sondage pour choisir : lequel préférez-vous ?
Il existe de nombreuses formules (virgule, deux-points, etc.), mais l’une de celles que vous citez n’est pas correcte : la seconde… Enfin… « correct » ou « incorrect », that is not the question. Ce qui compte, c’est l’efficacité. Imaginez que vous ayez à indexer des machins se terminant par un nombre (ou, pis, des nombres purs et simples…) :
Fahrenheit 451 613.
Fanny 512.
Certes, vous pouvez jouer sur la graisse, l’ital, tout ce que vous voudrez… Reste que ça « fonctionne » mal… Mieux vaut :
Fahrenheit 451, 613.
Fanny, 512.

À F.L.L.F., les 4 et 5 octobre 2000.
É. SAVARY : Dans un index alphabétique, à la fin d’un ouvrage spécialisé, on trouve des références à des mots de la manière suivante :
Panoplie 45-55.
Bleue 47.
Verte 49.
Mon problème concerne la notation des entrées se retrouvant sur une page x et la page suivante seulement (a) et les entrées d’une page x et suivantes (b).
En anglais, (a) est noté : Mot indexé 5p. ; (b) est noté : Mot indexé 5pp.
En allemand, (a) est noté : Mot indexé 5f ; (b) est noté : Mot indexé 5ff.
Cela existe-t-il en français et dans ce cas, quelle en est la notation ? Je ne connais que mot indexé 5 et suiv., mais cela ne réfère, à ma connaissance, qu’aux pages suivantes sans distinction entre x+… ou x + 1 seulement.
Quelqu’un peut-il m’aider ?
En français, vous disposez de la fausse précision latino-pédante (sq : et suivante ; sqq : et suivantes) et de la légère imprécision sympathique et compréhensible par tous vos lecteurs (et suiv. : et suivante ou… et suivantes).
S’il s’agit d’un index, la véritable précision est là :
44 (page 44)
44, 45 (pages 44 et 45)
44, 46 (page 44 et page 46)
44-53 (de la page 44 à la page 53)
S’il s’agit de références, ajoutez « p. » (espace insécable après le point abréviatif) devant le ou les folios… et oubliez le reste…
J. FONTAINE : Question existentielle : dans le cas de deux pages qui se suivent, peut-on écrire 44-45 au lieu de 44, 45 ?
On pourrait (dans d’autres cas, on le doit *…), mais ici (pages) il y a un risque : celui d’endommager une convention bien utile et très efficace.
Un risque, donc, et quantité de problèmes… dont celui de la « fractionnabilité » et celui des limites et de l’intervalle. « De 14 h à 15 h, je lirai votre livre de la page 14 à la page 15 » est une phrase certes compréhensible mais assez troublante…
* Par exemple : « Après la funeste expérience londonienne (1842-1843), il se retira à Saint-Locdu, ville où ses deux premiers ouvrages avaient été publiés (1836, 1837). » La virgule entre les dates signifie « et », et le tiret signifie « à ».
L’alternative que vous évoquez (contiguïté/continuité) est bien réelle. Elle s’exprime graphiquement dans certains cas. Dans d’autres, ce n’est pas souhaitable… car l’information apportée serait dérisoire en regard du trouble engendré.
S’agissant des index, la présence effective du terme (ou du nom propre) dans la page est effectivement une question fondamentale qui recoupe celle de l’alternative. Choix décisif qui dépend de nombreux paramètres (nature de l’ouvrage, de l’index, des termes indexés…), donc, pas de réponse toute faite. Qu’indexe-t-on ? Les occurrences (contiguïté) ou leur extension (continuité) ? Dans certains cas, les deux… et là je vous suivrais volontiers : une distinction graphique est envisageable, mais ce n’est pas nécessairement un signe, ce peut être un format ou un enrichissement typographique, du moins lorsque ces marques ne sont pas employées à d’autres fins, plus importantes…


III. Classement des noms à particule

À France-Langue, du 25 au 30 juillet 1997.
Nobles ou roturiers, tous les « de » précédant un patronyme « français » sont en France des prépositions (et des particules) qui ne prennent pas la capitale initiale et qui ne déterminent pas l’ordre alphabétique…
A. LABONTÉ : D’ailleurs je crois que la norme Afnor ignore le « de » nobiliaire mais laisse le « De » lorsqu’il y a une majuscule, car peu importe ce que l’on dit, les deux cohabitent.
Bien sûr (pour les particules « étrangères » : NF Z 44-062).
A. LABONTÉ : Cette pratique d’ignorer parfois la particule et de ne pas l’ignorer d’autres fois est totalement anticonviviale et faite pour des spécialistes du classement, certainement pas pour ceux qui cherchent un nom de famille…
Pardonnez-moi, mais je suis en désaccord avec ce jugement…
Que proposez-vous pour améliorer nos pratiques ? De tenir compte de toutes les particules ou d’aucune ? Dans les deux cas, on va se heurter à des problèmes insolubles… et, surtout, on heurtera les utilisateurs (voir le point suivant…).
Serait-il plus convivial de classer Vigny (Alfred de) à « D » avec De Valera, ou de classer De Valera à « V » avec Vigny ?… Moi, je préfère qu’on les laisse à leur place… Ça évitera de perturber les spécialistes et ceux qui cherchent un nom de famille… […]
Penser aux utilisateurs, c’est aussi respecter leurs habitudes… surtout si elles sont bonnes. Je ne suis pas sûr que les (vrais) utilisateurs soient coupés des traditions (je suis même sûr du contraire…). En revanche, plusieurs normes Afnor (ou ISO) en laissent quelques-uns perplexes…
Dans ce domaine comme dans beaucoup d’autres, la tradition française, élaborée par des générations de typographes, de lexicographes et de grammairiens, me semble un amer beaucoup plus sûr que les balises normalisées. Quant aux normes internationales… comme vous le savez d’expérience, elles ne sont pas nécessairement le fruit de réflexions et de négociations sereines…

À Typographie, du 1er au 6 juin 2001.
F. PÉROTIN : Machin (Albert), Machin (Bertrand), Machin (Albert de), Machin (Pierre de), Mâchin (Jules), Mâchin (Albert de). Est-ce que cet ordre vous paraît correct ?
À mon sens, non. Tu ne peux à la fois dire (avec raison) que certaines particules (en l’occurrence « de ») ne jouent aucun rôle dans le classement alphabétique des patronymes… et lui en faire jouer un… La contradiction est flagrante. Plus grave, cette façon de procéder complique la vie du lecteur d’index… qui n’est déjà pas simple. Ici, les « de » ne devraient intervenir dans le tri qu’à l’endroit où tu les as placés.
F. PÉROTIN : Sinon, quel autre ordre serait le bon pour cette liste ? Machin (Albert), Machin (Albert de), Machin (Bertrand), Machin (Pierre de), Mâchin (Albert de), Mâchin (Jules).
A. LABONTÉ : À mon humble avis, cette tradition européenne (car elle existe dans la plupart des pays européens, et le renvoi des mêmes particules varie selon les pays !!!) de renvoyer en fin de rubrique la particule des noms de familles date d’une période où l’on ne voulait pas encombrer certains tiroirs (bien réels) de fichiers au détriment des autres.
Je préconise pour ma part de considérer que la particule fait en tout temps partie du nom de famille, et qu’elle se classe en ordre alphabétique en début de rubrique… Ainsi, mon ordre de préférence est plutôt : de Machin (Albert), de Machin (Pierre), de Mâchin (Albert), Machin (Albert), Machin (Bertrand), Mâchin (Jules)
Il y a une autre raison, plus profonde et encore valide… [Ne pas] classer La Fontaine, Balzac, Musset ou Vigny à « D »… Je ne crois pas que le lecteur y retrouve aisément ses petits…
A. LABONTÉ : Dans ce cas, on a depuis longtemps oublié la particule.
Avec Montherlant ou Saint-Exupéry, la particule est oubliée depuis combien de siècles ?
A. LABONTÉ : Il est évident que toute rectification d’habitude comporte des cas limites… Dans ce cas les renvois ou les duplications de rubriques seraient sans doute non seulement utiles mais nécessaires.
Mieux qu’une habitude, c’est une convention motivée… et intimement liée à une autre. À l’inverse des particules « Du » ou « Des » (articles contractés), la particule française « de » (préposition), nobiliaire ou non (ce critère n’a plus aucune validité en France), ne détermine pas le classement alphabétique et ne prend pas de capitale initiale. Pourquoi ? Parce qu’elle n’intervient qu’après un prénom ou un titre, une fonction ; en leur absence (fréquente…), elle disparaît, elle n’existe plus ! […] Comment admettre qu’un élément si peu stable, si souvent absent, détermine prioritairement le classement alphabétique des patronymes ? ! (Les articles, eux, ne sautent jamais : Du Bellay, De Klerk.)
Ce ne sont pas des cas limites… c’est le gros des troupes… et pas seulement pour les patronymes « français » affublés d’une préposition sauteuse… Il faudra aussi classer Cervantès et Unamuno à « D »… Goethe, Schiller, Bismarck et Musil à « V »… Linné aussi… Si je ne connaissais pas certaines de tes convictions, je soupçonnerais une influence néfaste… par exemple celle des De La Roche…
A. LABONTÉ : Et les « von », s’ils sont ignorés en Allemagne, le sont-ils en France ?
Oui, et dans les mêmes circonstances que les « de » : Karajan… mais (monosyllabique) von Braun.
A. LABONTÉ : Et les « van » ?
Ça, c’est une autre histoire… surtout les « Van »…
A. LABONTÉ : Mais il y a des conventions qui, pour être bien établies pour les spécialistes, ne le sont pas si sûrement que cela par la plèbe chercheuse ou « classeuse ».
Il n’y a que des « spécialistes » pour s’imaginer que des non-spécialistes iront chercher La Bruyère à « D » et Goethe à « V »…
A. LABONTÉ : Les cas historiques sont les cas historiques… Je n’y peux malheureusement rien. Le fait est que la plupart des gens ignorent que ces cas s’écrivent avec une particule.
Mais non… La plupart des gens (qui cherchent le poète dans une liste quelconque…) savent que Musset s’appelait Alfred de Musset.
É. ANGELINI : En fait je cherche une loi universelle pour que lambda s’y retrouve dans diverses listes qui, apparemment, sont classées par ordre alphabétique, mais qui, va savoir pourquoi, n’obéissent pas aux mêmes règles (comme si, par essence, certaines chaînes de caractères étaient plus égales que d’autres…).
Je crois que tu n’as rien compris à mes propos… qui recommandent d’appliquer la norme ISO 14651 à tous les champs.
[…] Je te suggère ceci : demande oralement à l’un de tes enfants de chercher Musil dans le dictionnaire. Selon toi, nous l’aiderions grandement en classant le brave Robert à « V ». Moi, tourmenteur patenté de la jeunesse, je le laisse à « M ». Chacun son truc.
É. ANGELINI : Ben moi aussi, où est le problème ?
Ah d’accord… Je perçois enfin la cohérence de ton système… Jean de La Fontaine, appelé le plus souvent La Fontaine, à D, mais Robert von Musil, appelé le plus souvent Musil, à M.
Vive la science.
É. ANGELINI : Ils pèsent les arguments des von Musil et des Musil (Robert von). Selon les cas (cf. Mazo De La Roche) ils doublonneront.
Rien à voir. Le « De » de De La Roche n’est pas une particule sauteuse (tu auras remarqué la majuscule). Comme certains utilisateurs ignorent ce détail mais ont pris la saine habitude d’ignorer la particule française « de » dans leurs recherches, il est judicieux, dans ces cas extrêmement rares (patronymes anglo-saxons d’origine française), de leur offrir un renvoi. Le nombre d’entrées est très peu augmenté. En revanche, avec ton système qui implique des renvois pour les patronymes bénéficiant d’une particule sauteuse, ce nombre sera considérablement et inutilement augmenté. Si tu cherches des appuis au délire doublonnesque et au classement fantaisiste, le Petit Robert des noms propres t’en fournira de plus précieux : il déconne à fond sur les « Du »… mais pas sur les « Des »… Curieux, non ?
É. ANGELINI : Explique-moi pourquoi mes enfants iraient chercher Musil à V ?
Je ne vois pas pourquoi je t’expliquerais cela… puisque je suis persuadé que si tu leur demandes de chercher Musil ils iront, comme des grands, à M… où, si tes suggestions étaient cohérentes et prises au sérieux, les attendrait un simple renvoi vers V, d’où une seconde recherche parmi quelques dizaines de von. Tu fais mieux que leur simplifier la vie : tu leur fais gagner du temps.
É. ANGELINI : Mais surtout, et tu me fournis bêtement des verges, explique-moi pourquoi tes enfants iraient chercher von Musil à M ?
Parce que personne ne dit « von Musil ». Pas même toi… sauf quand tu tentes de défendre une absurdité.
É. ANGELINI : Tu expliqueras à tes enfants toutes les finesses des particules, des usages, des monosyllabes, des dates de naissance, des papes, rois, princes et chiffres romains en combien de temps ? !
Ne mélange pas tout… Ça devient agaçant… J’ai donné l’exemple des dates de naissance et celui des souverains pour illustrer la différence, fondamentale, entre tri et ordonnance. N’essaye pas de faire accroire que selon moi les procédés des dictionnaires encyclopédiques devraient s’appliquer à toutes les listes : j’ai affirmé le contraire.


IV. Ordre alphabétique des caractères accentués

À Typographie, le 12 janvier 1998.
J. ANDRÉ : Question annexe, y a-t-il un ordre alphabétique officiel (au moins pour le français) des caractères accentués ?
E. CURIS : Il y a une norme ou une proposition d’algorithme de tri fonctionnant pour les codes accentués et proposée par l’O.I.S. […] Il donne des références, entre autres, à la norme Afnor Z 44-001. Je donne juste un extrait qui doit répondre à la question :
« 2. L’ordre de priorité des lettres accentuées du français peut facilement être déduit à partir des principaux dictionnaires ; tous les dictionnaires consultés respectent l’ordre suivant : a A  à À  â Â, c C  ç Ç, e E  é É  è È  ê Ê  ë Ë, i I  î Î  ï Ï, o O  ô Ô, u U  ù Ù  û Û  ü Ü, y Y  ÿ. […]
« 3. Les digrammes soudés (ligatures) comme æ et œ sont classés avec les lettres doubles correspondantes, en les discriminant toutefois par un indice de priorité particulier, pour assurer la prévisibilité absolue du classement. »
J. ANDRÉ : Et quelle est la place du blanc, de l’apostrophe, du trait d’union, etc. ? Quand on consulte des dictionnaires, on voit qu’ils sont loin d’être unanimes !
S’il s’agit du français et des dictionnaires, j’ai l’impression que la question ne se pose pas… L’ordre alphabétique ne tient compte ni des accents, ni des blancs, ni des apostrophes, ni des traits d’union… Un problème ne peut se poser qu’en cas de parfaite homographie (sauf les accents, bien sûr…). Exemple le plus simple « a » et « à »… Priorité à la lettre nue : « sur » avant « sûr ». Question : y a-t-il des cas où l’homographie de plusieurs termes rendrait nécessaire la hiérarchisation des accents ?
S’il s’agit de catalogage et de documentation, c’est une autre affaire… On aborde des rivages inquiétants où la langue perd ses droits. Voir les normes : Z 44-001, Z 44-062, Z 44-080…

À F.L.L.F., le 3 décembre 2001.
L. BENTZ : Le problème est le classement selon le codage (E—É).
Quel problème ? Je ne comprends toujours pas… Seule l’accentuation systématique vous permet d’indexer aisément… même avec Word. Les accentueurs alternatifs oublient un peu vite que les accents interviennent dans le classement alphabétique des quasi-homographes… Je vous le répète, la « théorie » et eux, ça fait deux et même plus…
Supposez deux homographes, à l’accent de l’initiale près. Disons Eden et Éden (c’est l’argument « Anthony croqueur de pommes »). Deux inconvénients à la non-accentuation des majuscules… Si vous insérez bêtement les codes, les folios des deux « Eden » seront associés : Eden : 5, 45, 233, 238, 347
Pas malin. Va falloir les séparer « manuellement ». Énorme perte de temps… Eden : 5, 45, 347. Eden : 233, 238.
Ah ! mais me direz-vous, je suis malin ! Je connais les caractères cachés (ici entre crochets) et j’indexe Eden et Eden [(Anthony)]. Bien. Reste le classement alphabétique. Qu’obtenez-vous dans l’index ?
Eden : 5, 45, 347. Eden (Anthony) : 233, 238.
Problème… C’est pas bon… car il faudrait : Eden (Anthony) : 233, 238. Eden : 5, 45, 347.
Encore une fois, va falloir tripoter la chose à la mimine. Vive la science… Mais… me direz-vous, car vous êtes très malin, si j’indexe Eden [(jardin d’)], j’obtiens le bon classement ! Oui, car ici le hasard a bien fait les choses… mais il n’est pas toujours de bonne humeur, le salaud.
Si vous accentuez systématiquement les majuscules, vous obtiendrez directement le bon ordre… Eden : 233, 238. Éden : 5, 45, 347, sans avoir, à chaque occurrence du patronyme et du jardin, à introduire manuellement le prénom et la nature du lieu… il suffira de le faire une fois… dans l’index lui-même : Eden (Anthony) : 233, 238. Éden (jardin d’) : 5, 45, 347.
Même avec Word, ça roule…



Indice Exposant


Institut Académie, Sigle.

L’Institut de France, l’Institut géographique national (I.G.N.), l’Institut national de la recherche agronomique (INRA), l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM), l’Institut national de la statistique et des études économiques (INSÉÉ).


Interfolier

1. Dans l’imposition, réserver des pages sans composition, afin d’obtenir un feuillet blanc après chaque feuillet imprimé.
2. Insérer une feuille blanche entre deux feuillets imprimés.


Interlignage, interligne, interligner Approche, Blanc, Espace.

Dans la composition au plomb, l’interligne était une lame de métal placée entre deux lignes.


Italique Citation, Devise, Épigraphe, Guillemet, Titre d’œuvre.

Adjectif et nom commun masculin.
L’italique sert à attirer l’attention sur un mot, à désigner ce qui n’est pas de l’auteur, à composer les titres d’œuvres et de journaux, les noms propres de véhicules, les notes de musique, les devises, les lettres de l’alphabet.


1. Jeux de scène
et indications diverses au lecteur

« GEORGETTE, d’une voix altérée. — Pour que cela reste, pour qu’on sache. Tout s’efface… C’est affreux. (À Édith.) Je te demande pardon, ma chérie. Il est tard, je devrais être partie depuis longtemps. Ne m’accompagnez pas ! (À Édith qui s’est levée pour l’accompagner, d’une voix secouée par les larmes.) Non, non, pas la peine. (Elle sort.) » – Gabriel MARCEL, « l’Insondable », Présence et Immortalité.


2. Citation de mots étrangers (non francisés)

•• Dans les textes littéraires où les graphies singulières abondent, l’italique dénonciateur n’a rien d’indispensable. Il est parfois judicieux d’enfreindre la règle. En épinglant les vocables étrangers, en introduisant de l’ordre dans le désordre, l’italique ruinerait ici la confusion expressive :
« — Allô ! allô ! disait la téléphoniste, en agitant son récepteur et en poussant à tout instant les fiches du standard… Ia wohl ! Allô ?… Donnez-moi… uno-otto-sei-uno… Citta… Bonsoir, monsieur Vincent ! Merci à vous. Je sais : vous désirez le quarante-trois ?… Prenez-le… C’est fini ?… Si, señor… Si, si… Please ? Have the goodness to wait… yes… J’écoute… » – Francis CARCO, Palace Égypte.
•/•• On étend l’emploi de l’italique à tout ce qui s’écarte de la norme française, par exemple à l’argot, à la transcription de parlers français locaux : 
« Queu non, me répond-elle, veyai-vô, si le malhu arriv’, cha s’rait bin difficil’ de l’passai pa’ c’te coulouère… Aleu on l’a mis au chalon. » – Bernard ALEXANDRE, le Horsain.


3. Italique ou « guillemets » ?

On s’imagine parfois qu’italique et guillemets sont interchangeables. Cette conception est aujourd’hui erronée. Certes, les guillemets furent inventés et longtemps utilisés pour pallier l’absence d’italique, mais depuis plus de deux siècles leurs rôles respectifs ont été théorisés et codifiés par les typographes, et aujourd’hui l’italique ne manque plus. Les guillemets dénoncent une acception particulière, plaisante ou péjorative, inédite… L’italique n’induit aucune modification du signifié, il va même jusqu’à l’évacuer (autonymie).
Fournier 1903 : « L’italique est au romain ce que l’exception est à la règle […]. Il arrive que des auteurs, attachant à certains mots une importance particulière, […] pensent, en les soulignant, les recommander à l’attention spéciale du lecteur. Cet expédient n’est quelquefois qu’un stratagème maladroit fait pour trahir la prétention qui l’a suggéré […]. »

Emploi comme marque d’insistance. — « Voici une invention bien curieuse, que l’on vient de présenter à l’Institut, c’est le nouveau boomerang français, dont le bois est taillé de telle sorte que l’instrument, une fois jeté sur l’adversaire, ne revient pas à celui qui l’a lancé. On évite ainsi tout risque d’accident. » – Gaston de PAWLOWSKI, Inventions nouvelles et Dernières Nouveautés.


4. Préparation de copie

On souligne d’un trait continu ce qui doit être composé en italique :




5.

¶ Sauf si l’on souhaite obtenir un effet graphique particulier et plutôt détestable (lettres fortement inclinées), on évitera d’appliquer le style italique à une police italique :


Les fractures (gothiques), les manuaires et les scriptes ne se mettent jamais en italique.

Sont à proscrire sans pitié les faux italiques obtenus par calcul à partir de polices romaines qui disposent de vrais italiques (si le fichier italique est installé, la substitution s’opère en principe automatiquement). C’est le cas des elzévirs (Baskerville, Garamond, Times, etc.), des didots (Bodoni, Didot, etc.) et de certaines antiques (Gill Sans, etc.).

Romain et véritable italique :

Attention au faux italique engendré par les polices informatiques uniquement romaines ! Considérable pour le a et le f bas de casse, la différence est perceptible sur la plupart des signes (surtout dans les polices à empattements, car l’italique bas de casse en est dépourvu).

Romain et faux italique, dit « romain incliné » ou « penché », ou « oblique », ou « italique électronique » :




6. ¶ Typographie soignée.

On se méfiera des mauvaises rencontres, et on jettera un peu de blanc entre une lettre haute italique et un crochet ou une parenthèse romaine (voir : Crénage).
Exemples.
En Cronos : .
En Garamond : .


7. Italique et romain

Tout élément appelant l’italique dans un ensemble composé en romain sera mis en romain dans un ensemble composé en italique :
Il relit les Pensées de Pascal.
Il a embarqué sur le Titanic.

Attention à ne pas confondre élément et ensemble…
Si (–) + (–) = +, ici il n’est pas vrai que [italique + italique = romain]. Italique + italique = italique… En d’autres termes, si, dans un élément exigeant l’italique, figure un élément exigeant lui aussi l’italique, celui-ci ne sera pas mis en romain.
Exemple. — Titre d’œuvre incluant le titre d’une autre œuvre :
Il relit les Remarques sur les Pensées de Pascal.
Il relit les Remarques sur les Pensées de Pascal.

Le problème est très différent lorsqu’un titre d’œuvre est inclus dans un titre d’article, car on se retrouve dans le cadre de la règle générale :
Dans les Études critiques sur l’histoire de la littérature française, il a un faible pour « Le problème des Pensées de Pascal ».
Dans les Études critiques sur l’histoire de la littérature française, il a un faible pour « Le problème des Pensées de Pascal ».


Des points et des virgules

À Typographie, le 26 janvier 1998.
T. BOUCHE : La question se pose aussi pour les points. (Jamais vu la différence entre un point de Futura et de Futura oblique ?)
Si, et pas que pour le Futura… dont les points, ronds en romain, s’« ovalisent » légèrement en ital ; il y a plus net, par exemple les caractères dont les points romains carrés deviennent en ital des parallélogrammes (Helvetica, Univers…). C’est franchement désastreux dans des corps de titrage, c’est encore perceptible et gênant du corps 10 au corps 12… pour les jeunes lynx, en corps 8 ou 9. Ou alors, en corps 5 à 8, avec un compte-fils.
Problème (encore une mouche qui va souffrir…) : supposons une phrase (pas un titre, sinon la question ne se poserait pas…) en Helvetica romain corps 14 (!) s’achevant sur un titre d’œuvre en ital qui s’achève lui-même par un point abréviatif… par exemple l’Abbé C. de Bataille. Le point sera-t-il en romain ou en ital ? À mon sens, en ital (pour indiquer que le point appartient au titre), et ça se verra ! […]
Un autre exemple, où deux signes successifs seront traités différemment… « Voici des abréviations qui se composent en italique : op. cit., loc. laud., ibid. » Les quatre premiers points sont évidemment en ital, les deux virgules sont romaines…
Et le dernier point ? En ital aussi (tout le monde n’est pas d’accord sur ce point…). En revanche, si nous avions (ce serait une erreur pédagogique…) « loc. laud., ibid… » les points de suspension seraient romains.